Les effets de l’exposition prénatale à l’alcool dépendent de la quantité d’alcool absorbé, du stade de la grossesse, de la capacité de la mère à métaboliser l’alcool et du patrimoine génétique du fœtus. Des jumeaux réagiront différemment à l’alcoolisme de leur mère.
L’alcool diffuse rapidement et facilement à travers le placenta. L’alcoolémie du fœtus est voisine de celle de la mère. Son élimination est en revanche beaucoup plus longue du fait de son immaturité hépatique. Et pour finir l’alcool se concentre dans le liquide amniotique où il est réabsorbé par le fœtus. En 1982, une étude canadienne a démontré la présence d’éthanol dans le liquide amniotique trois heures ½ après que la mère eût ingéré de l’alcool et que son sang n’en comportât plus la moindre trace.
En France, on estime habituellement qu’un nouveau-né sur 1 000 naissances, soit 700 à 2000 par an, sera atteint de ce syndrome d’alcoolisation fœtale, avec des variations géographiques importantes : l’ile de la Réunion, le Pas-de-Calais et la Bretagne sont les départements les plus concernés.
Tous ces nouveau-nés de mères alcooliques semblent avoir un « air de famille » :
Microcéphalie (diminution du poids du cerveau), bosse de tissu sous-cutané entre les sourcils, rétrécissement des fentes palpébrales, nez court, retroussé en trompette, lèvre supérieure mince, réduction de la taille du menton. Sans comporter les autres malformations de la face, du squelette, des reins, des organes génitaux, et surtout la constante hypotrophie.
Le développement psychomoteur de ces enfants est retardé avec un quotient intellectuel généralement abaissé aux alentours de 70, une incoordination oculomotrice, une excitabilité anormale, une habileté manuelle réduite, des difficultés scolaires et des troubles de la mémoire. Le jeune adulte aura des difficultés à se faire des amis, il sera souvent dépressif, et/ou tenté par la drogue, ce qui entraînera des démêlées avec la justice, la perte de l’emploi…
Enfin, et il faut s’en convaincre, l’embryo-foetopathie alcoolique est d’autant plus grave que l’enfant atteint est définitivement taré même si les conditions sociales dans lesquelles il vit sont favorables.
On sait maintenant que le risque d’atteinte fœtale est en partie lié à la quantité d’alcool absorbée. Si le syndrome complet apparaît à 9 verres d’alcool par jour, il s’avère que les patientes consommant plus de 3 verres d’alcool brut par jour ont un risque significativement accru (un litre de vin rouge à 12°/jour). Une consommation de 2 verres par jour, considérée comme normale chez une femme, est le seuil en dessous duquel aucune preuve n’a été apportée de la nocivité de l’alcool ; inversement, son innocuité n’a pas non plus été prouvée. Enfin, il faut savoir qu’une consommation aigue et transitoire de plus de 5 verres est également dangereuse.
En conclusion, évitez au maximum de boire de l'alcool durant la grossesse.
Source prise ici : http://www.monaccouchement.com/