Une naissance programmée...
Introduction.
Il y a une sage croyance qui veut que "quand le fruit est mûr, il tombe". Encore faut-il que ce fruit (ici le futur bébé) ne soit ni trop "vert", ni trop "blet".
Ce préambule terminé, on peut considérer que le déclenchement de l'accouchement se justifie pour deux raisons :
- Une raison médicale : elle ne se discute pas et peut aller jusqu'à la césarienne en bout de course car il est impératif que le bébé naisse. Soit la vie de la mère, ou en tous cas, sa santé, est fortement compromise par la grossesse, soit la vie du bébé, ou en tout cas son intégrité physique est également compromise si la grossesse se poursuit.
- Une indication de convenance : elle se discute et peut aller également jusqu'à la césarienne si on est trop avancé et qu'il n'y a pas de retour en arrière possible, ou un essai non concluant et la future mère retourne chez elle après l'essai car le déclenchement est inopérant. Mais si tout a bien été pensé et que tout se passe bien, le déclenchement aboutit à l'accouchement.
Les Indications Médicales.
Les indications médicales sont nombreuses et chaque cas est un cas particulier. Il est difficile de vulgariser ici des notions qui sont inhérentes à chaque cas. J'en cite quelques-unes unes des plus fréquentes :
- Le placenta devient scléreux et ne nourrit plus bien l'enfant. Celui-ci dépérit dans le ventre de sa mère.
- Le bébé devient trop gros pour le bassin de sa mère.
- La mère souffre d'une tension trop élevée en fin de grossesse, ce qui a pour conséquence une mauvaise irrigation du placenta.
Les monitorings de contrôle montrent que l'enfant est moins 'en forme', sans que l'on sache exactement pourquoi.
- La maman souffre d'une affection qui nécessite une délivrance rapide.
- Le terme est dépassé de plusieurs jours et rien ne se produit, qui laisse supposer que le début du travail est imminent.
Les Indications de Convenance.
Les indications de convenance sont aussi très nombreuses et doivent se discuter en fonction de la maturation du col et de l'âge de la grossesse. Chaque cas est donc également un cas particulier.
Néanmoins, permettez-nous d'insister sur un point d'importance : avant 38 semaines, le bébé n'est pas à terme. Il n'est pas vraiment mûr pour venir au monde. On oublie trop souvent que si la pomme ne veut pas tomber de l'arbre, on peut secouer la branche, mais il est inutile de couper l'arbre pour avoir le fruit trop vert.
Alors voici quelques indications de convenances :
- Les gynécologues ne sont pas de garde tous les week-ends et prennent comme tout le monde des vacances. Chaque maman souhaite accoucher avec celui ou celle qu'elle a choisi.
- La maman ne dort plus à cause des contractions permanentes et inefficaces. Elle est fatiguée.
- Le futur père a un métier qui l'empêche d'être facilement joignable.
- Certains indépendants doivent s'organiser pour leur métier, ainsi que certaines familles nombreuses ou à problèmes.
Explications du déclenchement.
Le procédé est toujours médicalisé. On est obligé d'avoir recours à des médicaments qui vont provoquer des contractions.
Si le col est bien mûr, avec une dilatation préalable spontanée et un bébé qui appuie bien sur le col, on peut directement installer une perfusion avec un produit ocytocique (qui donne des contractions). On augmente progressivement le débit de la perfusion afin d'obtenir un travail régulier et efficace. Dès que l'on peut, on rompt la poche des eaux afin de donner un coup de fouet supplémentaire.
Si le col n'est pas mûr, on procède avec des comprimés que l'on installe dans le vagin toutes les 6 heures et dès que l'on peut, on poursuit avec la perfusion et la rupture de poche. Dans ce cas, les futures mères entrent à la maternité vers 22h et on laisse le comprimé agir la nuit. Avant la mise en place de la perfusion, on procède toujours à un lavement afin d'évacuer les selles du rectum.
Le déclenchement demande une surveillance particulière de l'état du bébé. Aucun médicament n'est anodin et la réaction du bébé guide les médecins et accoucheuses tout au long de la procédure. Les monitorings de contrôle sont permanents et il faut garder à l'esprit que ce n'est pas une course. Le bébé viendra en temps voulu, ou ne viendra pas ce jour-là, selon sa réponse au déclenchement.
Cela peut paraître plus long qu'un accouchement spontané puisqu' ici, tout le travail se fait à la clinique. Cela peut paraître également plus douloureux, car on ne peut installer la péridurale, par exemple, que lorsqu'on est sûr que le travail est en route. En effet, sous péridurale, il faut réactiver le travail par une perfusion ou une rupture de poche. Une péridurale installée trop tôt, un bébé qui ne supporte pas les produits, et tout s'arrête.
Si tout a été bien pensé, si tout va bien, l'accouchement se produit dans les mêmes conditions qu'un accouchement spontané. S'il s'agit d'un déclenchement pour raison médicale, quoiqu'il arrive, le bébé doit naître. Si le déclenchement ne marche pas, ou qu'on constate une souffrance fœtale ou maternelle, il faudra conclure par une césarienne.
S'il s'agit d'un déclenchement pour convenance, les risques d'une césarienne pour souffrance fœtale ne sont pas négligeables. On peut donc stopper un déclenchement à tout moment. Et comme expliqué plus haut, si ça ne marche pas, et que tout va bien, il vaut mieux tout arrêter et ne pas s'obstiner dangereusement. Si les choses sont trop avancées, la poche est rompue, le bébé souffre, la seule chance d'avoir le bébé en bonne santé est de devoir césariser la maman.
Source prise ici : http://www.monaccouchement.com/